CRAPS

Poupées plastiques customisées et accessoirisées - 2015

LINKS:     Dossier de Présentation CRAPS (pdf)
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Le projet CRAPS pose le constat terrifiant de la condition des enfants-soldats soumis aux tyrans de guerre, met l’accent sur l'esclavagisme et le danger que représente l'image du pouvoir qu'offre une arme de guerre. et veut interpeller l'auditoire pour lui faire prendre conscience de nos actes qui engagent l'avenir de nos enfants.

Le projet mise en même temps à nous ouvrir les champs de réflexions autours de nos propres comportements, de nous même face aux enfants, nos enfants. Participons nous malgré nous au désastre humanitaire?

La production artistique consistait tout d’abord à réaliser les sculptures des enfants soldats, pour in fine réaliser trois séries photographiques.

La première série, DOCUMENTAL, présente les poupées selon les codes photographiques des statuaires primitifs dans les catalogues des grandes collections.

La seconde série, OUTDOOR, met en scène les poupées dans des décors naturels ou reconstitués.

Et la troisième, GRAFFOTO, est une série de négatifs couleurs rehaussés d’encres et de gravures.

Les contours tyranniques de la domination possèdent une esthétique redoutable.

triptyque: Balla+Dia+Kijani

La première fois que je suis parti en Afrique, c’était avec mon ami, à bord d’une 505 Peugeot GTD. On partait depuis la place de la république à Paris, direction Bamako. Quelque chose comme plus de 6000km nous séparaient de notre point de départ à celui de notre arrivée. Inutile de vous dire que l’aventure m’excitait, Et puis surtout j’étais entre les mains de mon ami à qui je vouais une confiance sans limites.

C’est à partir de ce moment que l’Afrique est devenue pour moi ma principale source d’inspiration artistique et spirituelle. Chaque retour d’Afrique est pour moi une thérapie dont les effets positifs s’écoulent sans discontinuer dans mes veines.

Aujourd’hui je voudrais énoncer les raisons qui m’ont conduit à réaliser le projet CRAPS.

La première raison est l’amour que je porte aux Africains, pour le bonheur qu’ils m’apportent, encore et toujours mais aussi leur fraîcheur et la façon qu’ils ont de voir les choses de la vie. Ils sont pour moi l’ultime représentation de l’Humanité , de l’idée que je me fais de l’Humain. Ils incarnent l’essence même de l’Homme.
C’est à leur contact que je me suis senti extra-terrestre.
Toutes les croyances occidentales s’écroulent d’un coup quand tu réalises que tu es devant les enfants du berceau de l’Humanité.
Leur facilité de réinventer, de recycler, de communiquer tant avec le réel qu’avec l’invisible. Leur nonchalance face à l’adversité, leur valeur comme leur esthétique, tout me touche. Leur sincérité, leur sourire, leur manière de parler ma langue. Et je ne parle même pas de leur beauté, de leur plastique, inhérente à leur culture, et ce depuis le primitivisme jusque dans leur avant-gardisme.

Et pourtant...

Nul autre continent, nul autre pays, n’est tenu comme ça la tête sous l’eau, par la force, par la dictature, par ce que l’Homme est capable de pire.
Je ne suis pas un spécialiste de l’évolution, ni un fin connaisseur de Darwin, mais pour le coup, mon bon sens me place sans équivoque dans le camps des vivants, du vivant plus fort que la mort.

Quelque chose du Divin habite l’homme noir.
Et c’est dans cette église que je viens soigner mon âme.

Le drame qui se joue en Afrique, celui des enfants-soldats, n’est certes pas un fait nouveau dans l’histoire de l’Homme, mais aujourd’hui il me parle, Il parle au père de famille que je suis devenu, et me fait dire que si rien ne change, à la vitesse à laquelle se dégradent nos sociétés, se délite la moralité, ce sont mes propres enfants qui se retrouveront au front, et seront les prochaines victimes de la folie des Hommes, mais aussi celle de l’Argent.

Fatou

CRAPS
ou « Enfants-soldats »

Craps (petites crapules) au Rwanda, Kadogo en RDC, Little Bees en Colombie, les termes ne manquent pas pour désigner ces gamins dont l’enfance a été volée par ceux qui les ont envoyés combattre au front ou piller des villages.

Leurs visages hantent depuis des décennies les photographes qui ont couvert les conflits qui bouleversent les continents africain et américain. Or c’est une approche différente et à contre-courant qu’a choisie Éric Bottero, artiste photographe, pour sensibiliser le spectateur sur les tragédies et le devenir des « Enfants-Soldats ».

De longue date engagé pour la cause des Droits de l’Enfant, en particulier auprès de l’UNICEF, Éric Bottero a produit une série d’œuvres sculptées et photographiées qui par leur puissance et leur noirceur rendent compte de la violence du quotidien de ceux que l’on doit encore appeler des enfants.

A partir de poupées en plastique qu’il manipule pour les transformer en objets guerriers, Bottero procède à des interventions radicales, au chalumeau. L’action de la chaleur permet de faire plier le matériau et de le modeler pour donner à la forme initiale d’autres corps et visages. A ces poupées revisitées, l’artiste adjoint une batterie d’armes miniatures, empruntées aussi, et paradoxalement, à l’univers des jouets d’enfant. Clous, peinture de camouflage et autres attributs viennent finaliser des œuvres qui oscillent entre mise à nu de l’innocence brisée de l’enfance et révélateur de la violence du combat.

L’artiste photographie ensuite, en couleur et en noir et blanc, ses CRAPS dans un univers sombre et décalé, reflet de la condition inhumaine des « Enfants-soldats ».

¬Sensible à son travail, Dominique Zinkpé lui a proposé une résidence au Centre Arts et Cultures de Lobozounkpa à Cotonou, au Bénin du 15 juin au 15 juillet 2017. Eric Bottero y développera cette problématique et abordera différents thèmes, son empathie avec l’Afrique étant susceptible d’avoir d’autres répercussions sur son imaginaire créatif.

Valentine Plisnier

Toxic


Koudou


Daouda


Balla & friends


Wondone